Recensement HCP Monde rural: 90% des filles scolarisées, mais…

L’éducation des filles gagne du terrain. Le taux de scolarisation de la tranche «7-12 ans» s’est nettement accéléré durant la dernière décennie, passant de 77,5% en 2004 à 94,1% en 2014.
Recensement HCP Monde rural: 90% des filles scolarisées, mais…
Les filles âgées de 7 à 12 ans ont de plus en plus accès à l’école. Leur taux de scolarisation atteint 94,7%. Il semble que l’éducation est très importante pour les habitants des régions du Sud qui enregistrent les plus hauts niveaux de scolarisation (98,7%). L’Oriental, quant à lui, connaît encore de la résistance avec un score de 92,9%
L’on peut dire que les mœurs évoluent, surtout dans le milieu rural, puisque l’écart entre garçons et filles en termes de scolarisation se comble. Il y a quarante ans encore, les activités ménagères, la recherche du bois et de l’eau faisaient concurrence à l’école. Les habitudes socioculturelles, qui faisaient autrefois obstacle, se dissipent de plus en plus. Les parents sacrifiaient le plus souvent la scolarisation de la fille au profit de celle du garçon. La pauvreté des ménages représentait également un facteur discriminant, malgré la gratuité de l’école. Aujourd’hui, la situation s’est nettement améliorée, à quelques détails près. Le manque de moyens reste un handicap qui fait que les parents n’envoient pas leurs enfants à l’école. La présence de plusieurs garçons dans la famille peut réduire la scolarisation des filles, qui d’ailleurs revient plus chère que celle des garçons. D’où des incitations financières pour encourager la scolarisation dans le milieu rural. Le programme Tayssir, lancé entre 2008 et 2009 (avec un budget de près d’1 milliard de DH), vient ainsi en aide aux ménages au revenu modeste avec des subventions mensuelles allant de 60 à 100 DH. Cette aide est remise directement aux parents pour chaque enfant scolarisé au primaire, en contrepartie d’un engagement d’envoyer ses enfants à l’école. Le programme semble avoir atteint ses objectifs, selon le ministère de l’Éducation nationale. Pourtant, une seule évaluation sur la phase «pilote» du programme 2009-2010 a été effectuée. Ce plan d’aide a été dupliqué sur le modèle Bolsa Familia, le programme de transfert direct des revenus le plus important du Brésil (plus de 12 millions de ménages concernés). Lié à l’éducation et à la santé, le modèle brésilien s’avère beaucoup plus efficient. Une des conditions à la participation des familles est que celles-ci s’assurent que les enfants et les adolescents aillent à l’école et se présentent aux rendez-vous médicaux et de vaccination.
Recensement HCP Monde rural: 90% des filles scolarisées, mais…
Ce sont 32% de la population âgée de plus de 10 ans qui ne savent ni lire ni écrire (contre 43% en 2004). Malgré les initiatives de l’Etat  pour généraliser la scolarisation, ses efforts s’évanouissent au moment de la transition entre le primaire et le collège. Ce phénomène est perceptible aussi bien en ville qu’en milieu rural. La qualité de l’enseignement, l’éloignement, le manque d’infrastructures restent les principaux obstacles pour la poursuite des études  

Au Maroc, on confond encore efficience et efficacité. Le ministère de tutelle a mis en place plusieurs programmes pour mettre à niveau et augmenter le nombre des écoles rurales. Des enveloppes colossales ont été ainsi débloquées pour l’équipement des écoles ou encore pour des actions éducatives. Le gouvernement a même impliqué les mosquées pour lutter contre l’analphabétisme. Mais l’Etat n’arrive pas à capitaliser sur ses efforts, dans la mesure où le taux de déperdition enregistré reste important d’un cycle à l’autre. Peut-on parler alors de généralisation de l’enseignement quand on sait que 32% des Marocains âgés de plus de 10 ans sont analphabètes (soit 8,6 millions)? Inutile de préciser que les filles du milieu rural sont les plus touchées (près de 2,5 millions). Cette catégorie a des difficultés à réussir la transition entre le primaire et le collège. L’absence de mécanismes d’orientation, la qualité de l’apprentissage, la faiblesse des infrastructures sont autant de problèmes à surmonter. La Banque mondiale ne cesse de le rappeler dans ses rapports. Pour l’institution, la corrélation entre les infrastructures routières et la scolarisation est vérifiée. La présence d’un simple chemin augmente de 20% la probabilité de fréquentation de l’école par les garçons et de 32% celle des filles. L’existence d’une route pavée accroît par ailleurs de 40% la probabilité qu’une fille aille à l’école et réduit de 5% la probabilité qu’elle échoue. Outre l’isolement des écoles rurales, certaines manquent décidément de tout, même des infrastructures sanitaires et d’assainissement les plus élémentaires. Comment convaincre les parents alors d’envoyer leurs enfants à l’école dans ces conditions? C’est dire l’effort qu’il faut encore consentir pour mettre en place les structures physiques, humaines, pédagogiques et sociales nécessaires au développement du système éducatif.
A. Lo - 
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Membre du groupe "Master recherche" en sciences économiques. j'espère que ce modeste travail sera utile pour vous. cordialement
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