L’éducation des filles gagne du terrain. Le taux de scolarisation de la tranche «7-12 ans» s’est nettement accéléré durant la dernière décennie, passant de 77,5% en 2004 à 94,1% en 2014.
Les filles âgées de 7 à 12 ans ont de plus en plus accès à l’école. Leur taux de scolarisation atteint 94,7%. Il semble que l’éducation est très importante pour les habitants des régions du Sud qui enregistrent les plus hauts niveaux de scolarisation (98,7%). L’Oriental, quant à lui, connaît encore de la résistance avec un score de 92,9%
Ce sont 32% de la population âgée de plus de 10 ans qui ne savent ni lire ni écrire (contre 43% en 2004). Malgré les initiatives de l’Etat pour généraliser la scolarisation, ses efforts s’évanouissent au moment de la transition entre le primaire et le collège. Ce phénomène est perceptible aussi bien en ville qu’en milieu rural. La qualité de l’enseignement, l’éloignement, le manque d’infrastructures restent les principaux obstacles pour la poursuite des études
Au Maroc, on confond encore efficience et efficacité. Le ministère de tutelle a mis en place plusieurs programmes pour mettre à niveau et augmenter le nombre des écoles rurales. Des enveloppes colossales ont été ainsi débloquées pour l’équipement des écoles ou encore pour des actions éducatives. Le gouvernement a même impliqué les mosquées pour lutter contre l’analphabétisme. Mais l’Etat n’arrive pas à capitaliser sur ses efforts, dans la mesure où le taux de déperdition enregistré reste important d’un cycle à l’autre. Peut-on parler alors de généralisation de l’enseignement quand on sait que 32% des Marocains âgés de plus de 10 ans sont analphabètes (soit 8,6 millions)? Inutile de préciser que les filles du milieu rural sont les plus touchées (près de 2,5 millions). Cette catégorie a des difficultés à réussir la transition entre le primaire et le collège. L’absence de mécanismes d’orientation, la qualité de l’apprentissage, la faiblesse des infrastructures sont autant de problèmes à surmonter. La Banque mondiale ne cesse de le rappeler dans ses rapports. Pour l’institution, la corrélation entre les infrastructures routières et la scolarisation est vérifiée. La présence d’un simple chemin augmente de 20% la probabilité de fréquentation de l’école par les garçons et de 32% celle des filles. L’existence d’une route pavée accroît par ailleurs de 40% la probabilité qu’une fille aille à l’école et réduit de 5% la probabilité qu’elle échoue. Outre l’isolement des écoles rurales, certaines manquent décidément de tout, même des infrastructures sanitaires et d’assainissement les plus élémentaires. Comment convaincre les parents alors d’envoyer leurs enfants à l’école dans ces conditions? C’est dire l’effort qu’il faut encore consentir pour mettre en place les structures physiques, humaines, pédagogiques et sociales nécessaires au développement du système éducatif.
A. Lo -
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